Rio Tinto au Cameroun : Opération de Relations Publiques envers les élus politiques Camerounais

April 11, 2011 - PRLog -- Yaoundé, Cameroun – La multinationale Rio Tinto a tenté, mercredi dernier, une opération de séduction auprès des élus politiques camerounais. Le groupe implanté au Cameroun depuis 1957, avait de nouveaux projets de développement qu'il souhaitait présenter aux élus camerounais. Le groupe était représenté par Jean-Philippe Puig, président Métal primaire de Rio Tinto et président d’Alucam, ainsi que par une délégation de responsables. C'est lors d'un long exposé devant les députés, que le président Puig a fait part des prochains plans de Rio Tinto. Il a en outre annoncé les intentions de la firme de développer l'usine Alucam d'Edéa, de créer une centrale hydroélectrique, ainsi qu'un port en eau profonde. Ces projets dits «  brownfield » et «greenfield » apporteront une contribution économique et sociale immense pour le Cameroun, selon les dernières études d'impact socio-économique réalisées par RioTinto Alcan. Jean-Philippe Puig a par ailleurs assuré que le groupe détenait toutes les ressources financières et logistiques nécessaires au respect des impératifs de ce projet d'envergure. Les débats se sont déroulés pendant quatre heures, durant lesquelles la multinationale a exposé longuement ses intentions.

Plusieurs questions ont été soulevées par les députés du Cameroun et notamment l'implication sociale de la firme auprès de la population. Certains élus ont fait remarquer le trop peu accompli par le groupe au vu du long partenariat qui le lie à l'Etat camerounais. Le président de Rio Tinto n'a pas manqué de rappeler les progrès accomplis à ce jour en matière sociale mais cela n'a pas suffi à convaincre certains députés qui ont souligné le manque de répartition des aides à l'échelle nationale. Le groupe a immédiatement émis le souhait d'élargir cette aide apportée, à tout le pays, et fait part de son intention d' amplifier les contributions aux populations environnantes des sites, de programmer des mises à niveau des entreprises locales, de créer des micro-centrales hydroélectriques pour l’électrification des populations rurales ou de développer des micro activités dans les villages. Néanmoins, la multinationale a ajouté que les habitants d'Edéa devaient, à leurs yeux, rester prioritaires étant les riverains de l'usine Alucam. Les élus camerounais se sont dits satisfaits de ces échanges qu'ils ont qualifiés de clairs et objectifs.

Certaines sources ont cependant révélé que les intentions de Rio Tinto au Cameroun étaient beaucoup plus opaques qu'elles le laissaient paraître. La multinationale chercherait à faire changer la constitution camerounaise, et pour ce faire, elle aurait besoin de la bénédiction des députés camerounais. Rio Tinto aurait besoin d'une nouvelle loi sur l'électricité pour pouvoir produire sa propre énergie, indispensable à ses projets d'envergure. Les opérateurs et distributeurs d'électricité au Cameroun ont bien entendu fait part de leur méfiance face à cette initiative et ont fait entendre qu'ils voyaient cela d'un très mauvais œil.

De son coté, la Banque mondiale est intervenue auprès du président camerounais, Paul Biya, le mettant en garde contre tout favoritisme à l'égard de Rio Tinto. Toutefois, les bruits de couloir de l'Assemblée Nationale camerounaise ont laissé entendre que le projet de loi était en passe d’être adopté.

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